Chroniques vingt-et-unièmes — Y croire — 9 août 2021
Y croire La situation s’améliore pour Hamid, et se dégrade de façon inversement proportionnelle pour son pays. Les deux vont de pair : les talibans affirment contrôler 85 % des provinces de l’Afghanistan, se permettant même des attentats-suicides à Kaboul, et 90 % des frontières (une position stratégique leur permettant de bénéficier des droits de douane et d’organiser la pénurie, si nécessaire), transformant peu à peu l’intérieur en une immense nasse. Une nasse sans doute à peu près vivable pour les hommes, mais sans avenir pour les femmes et les jeunes filles, condamnées à demeurer entre quatre murs, sans espoir de pouvoir exercer une activité ou de s’éduquer. Il enrage en songeant au sort annoncé pour ses sœurs, ses nièces… En conséquence, la France a évacué ses ressortissants et a accordé, tardivement certes, des visas aux Afghans qu’elle a utilisés durant sa période d’intervention. Hamid en fait partie, sa famille l’a prévenu, le précieux document qu’il n’a jamais pu obtenir sur