Chroniques vingt-et-unièmes — Une bonne nouvelle — 17 février 2025

 Une bonne nouvelle 

La planète est une cocotte chauffée à blanc, toujours prête à exploser.

Guerre en Ukraine, au Proche-Orient, au Soudan, au Congo, en Birmanie… Je ne crois pas que depuis le début de l’ère chrétienne, le monde ait connu un jour sans guerre, foi d’historien…

Ce sont les pensées ordinaires de Thomas quand il fait son jogging.

Et le monde peut-il écouter la voix de l’Europe, jamais avare de diffuser des messages de paix et de donner des leçons sur le respect des droits de l’homme ?

Difficile en y réfléchissant bien. Les pays d’Europe ont fait leur siècle des Lumières, ce qui ne les a pas empêchés au siècle suivant de se conduire en États voyous en réalisant la conquête du globe dans des conditions horribles. C’est certainement la raison pour laquelle, 60 ans après la décolonisation, leurs injonctions ne portent plus.

 C’est peut-être aussi ce qui explique pourquoi ils sont si absents des pourparlers bilatéraux entre Trump et Poutine. Ainsi que les critiques, lors de la conférence de Munich sur la sécurité, du vice-président américain J.D. Vance, qui négligeant le sujet de l’Ukraine, a surtout dénoncé le « recul de la liberté d’expression »  en Europe, laquelle écarterait la parole de ceux qui ne pensent pas correctement, en particulier celle des électeurs des partis qualifiés d’extrême droite.

Une déclaration qui ne va pas réchauffer les relations entre Europe et États-Unis.

Thomas ralentit le pas. Il songe également aux résultats d’un dernier sondage. Selon celui-ci, près de la moitié des Français de 18 à 30 ans n’ont jamais entendu parler de l’holocauste, la proportion étant de 22 % pour l’ensemble de la population. Alors que cette proportion est infime en Allemagne, en Autriche, au Royaume-Uni et aux États-Unis. Encore une spécificité française ? Et environ des deux tiers des Français estiment aussi que le bilan est inférieur à six millions de morts, bien que ce bilan soit étayé par des recensements précis. D’où viennent leurs opinions ? Est-ce l’enseignement de l’histoire qui est défaillant ?

On devrait repasser la série Holocauste ou des films comme  Shoah et La liste de Schindler. Ou bien relire Les Bienveillantes de Jonathan Littell.

Oui, c’est un éternel travail, comme Sisyphe. Toujours recommencer…

Thomas reprend sa course. Sa pensée vagabonde et s’attarde sur un article consacré à l’étoile de Bethléem qu’ont suivie les rois mages… Selon Johannes Kepler, celle-ci, citée par la Bible, n’était que la résultante d’un alignement de planètes. Et l’astronome allemand avait pu déterminer, avec les moyens de son époque, que cet alignement – en l’occurrence de Jupiter et Saturne –  avait eu lieu en 7 av. J.-C. Chose surprenante, cet alignement a bien été confirmé par les astrophysiciens d’aujourd’hui, et même par le pape Benoît XVI ! Ce qui remettrait en cause notre calendrier actuel établi au VIe siècle ! Nous ne serions donc pas en 2025 mais en 2032 de l’ère chrétienne…

Toutefois, le monde serait-il autre si nous étions en 2032 ?

Nous aurions simplement fêté le troisième millénaire sept ans plus tôt…

Ce qui donne encore des arguments au caractère subjectif du temps.

Mais le plus intéressant est sans doute cette découverte sur les bords d’un lac au Kenya. On y a trouvé des empreintes de pas datant de 1,5 million d’années. Découverte passionnante, cependant le plus étonnant n’est pas là : les diverses empreintes, apparemment concomitantes, appartiennent à des espèces d’hominidés différentes, ce qui permet de déduire que ces espèces pouvaient cohabiter.

C’est toujours une bonne nouvelle et cela nous fait espérer qu’à l’intérieur d’une même espèce, la nôtre, on puisse y parvenir…

FIN

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Auteur chez L'Harmattan de VarIAtions (IA : le puzzle de notre futur s'assemble)

Gauthier Dambreville - Chroniques vingt-et-unièmes

17 février 2025