Chroniques vingt-et-unièmes — Demain attendra — 27 décembre 2021

Demain attendra La « magie de Noël ». Ou « l’esprit de Noël ». Des termes consacrés, dans toutes les bouches, sur toutes les affiches. Cette magie plane sur les rues croulant sous les guirlandes et les illuminations, dans les vitrines saupoudrées de neige artificielle où s’ébattent ours blancs et rênes presque plus nombreux qu’en Laponie. Elle s’exprime dans les chants de Noël aux notes anglo-saxonnes, dans les bonhommes rouges facétieux, sous les pas sautillants des bambins dont les désirs secrets se confondent soudainement à la réalité. Sous les sapins et dans les bars. Malgré les coups de canifs chaque année des radicaux-laïques, la tradition se maintient, elle aurait même tendance à s’amplifier, portée farouchement par la jeune génération. Dans cette magie perce la nostalgie. De l’enfance qui s'est effilochée, dix années entre l'instant où l’on se rend compte de ce que l’on est et celui où l’on ne veut plus être ce que l’on fut, dix petites années qui laissent aux parents...