Chroniques vingt-et-unièmes — Le pire n’est jamais sûr — 28 juin 2021

Le pire n’est jamais sûr — Ludivine, s’il te plaît ! Ludivine qui, sac à dos sur l’épaule et cheveux en bataille, s’apprête à sortir se retourne vers sa mère : — Oui… — Tu ne portes pas de soutien-gorge ? — Maman, le soutien-gorge, c’est fini tout ça ! — Ah oui, et depuis quand ? — Tu ne connais pas le mouvement « No Bra » ? On le suit toutes maintenant. Y en a marre de cette dictature patriarcale qui nous impose de porter un soutien-gorge. Et plus de maquillage non plus, c’est la vraie liberté ! Émeline est éberluée. Serait-ce une réminiscence de 68 où les féministes jetaient leurs sous-vêtements sur les barricades en signe d’émancipation ? L’histoire n’est pas un éternel recommencement mais on trouve ce type de constante. — Tu fais ce que tu veux, tu es majeure mais il y a quelque chose que je ne comprends pas : il y a des jours où tu t’habilles en chiffonnière comme si tu portais une sorte de sac et aujourd’hui tu sors à peine habillée...