Gauthier Dambreville

  Une épée de Damoclès —  En fait, nous sommes rattrapés par la réalité. —  Et elle n’est pas belle la réalité ! —  Je crois, Ludivine, que nous ne parlons pas de la même chose… Je veux parler de l’impasse dans laquelle le monde est arrivé. —  Enfin, tu reconnais l’impasse ! Ludivine exulte. Son père commencerait-il à admettre qu’il faut rebattre toutes les cartes ? —  Attends… Tu vas penser que je me fais l’avocat du diable, mais Trump a de bonnes raisons de faire ce qu’il fait… La douche froide. Ludivine se demande si son père, en se présentant comme l’avocat du diable, n’est pas le diable lui-même. —  On a toujours tendance à l’oublier, mais les États-Unis sont depuis des décennies au bord de la faillite, explique Xavier. Une situation qui ne peut pas durer éternellement. Réfléchis : leur dette est de 36 000 milliards de dollars, à comparer à la nôtre qui est dix fois inférieure pour, je te le rappelle, une population cinq fois moindre ; elle représ...

  Une curieuse façon de présenter les choses Une votation citoyenne comme on les aime, celle organisée à Paris pour dire OUI ou NON à la végétalisation de 150 nouvelles rues dans la capitale. 3,7 % des électeurs se sont déplacés pour approuver à 66 % ce projet. Curieusement, ceux qui étaient contre n’ont pas jugé utile de quitter leur canapé. Est-ce ainsi que devrait fonctionner la démocratie participative ? Ce sont les réflexions que vient de livrer Xavier à sa femme Émeline. —  Peut-être parce que c’est un sujet qui n’intéresse pas grand monde, répond-elle évasivement. Depuis deux heures, elle s'efforce de réaménager la bibliothèque de la maison en essayant de trouver un classement thématique pertinent, tâche ardue tant les entrées possibles sont nombreuses. —  Un sujet qui n’intéresse personne ? Non, c’est tout simplement la difficulté de passer de la parole aux actes, la différence entre la carte et le territoire… Mais le résultat n’est pas étonnant : les gens des vil...