Chroniques vingt-et-unièmes — Un pays étrangement immobile — 4 octobre 2021
Un pays étrangement immobile Une certaine fébrilité habite les couloirs de Jussieu en pleine période de rentrée universitaire. On cherche à résoudre l’éternel problème de locaux. Car les généreux résultats du bac poussent, année après année, de plus en plus de candidats en licence. Heureusement, le professeur Marcus laisse ces tâches ingrates à d’autres, absorbé qu’il est dans son bureau à faire le point sur les doctorants qu’il supervise. Certains n’ont plus donné signe de vie depuis des mois, ayant peut-être rejoint, sous la pression de l’épidémie, d’autres sphères de préoccupations. Il ignore si cette rentrée universitaire sera paisible ou non, mais il pencherait plutôt pour un calme relatif. Comme un exercice de folklore imposé, la rentrée en France obéit à une tradition ancrée. Depuis son enfance, dans la touffeur de l’été, il entend avec une stupéfiante régularité annoncer un « automne chaud ». Celui-ci, in fine , l’est plus ou moins, et l’événement, se reproduisant avec une te